Jérémy Laffon

Jérémy Laffon un observateur actif et désabusé de l’entropie généralisée qui nous menace.

Son travail adepte du minuscule, du dérisoire, est une métaphore de l’activité artistique comme vanité, l’expression possible d’un doute sur la permanence de l’œuvre artistique et plus largement sur la solidité des entreprises humaines, nécessaires dans leurs principes, souvent vaines par leur obstination à tenter l’impossible. Sa démarche, oscillant entre élaboration patiente et destruction programmée, est un aveu joué de l’impuissance de l’artiste face au dispositif qu’il a mis en œuvre. Absurdité et démesure, répétition obsessionnelle et prise de risque, dilettantisme et effort s’y côtoient.

Caroline Bissière, 2016

Les Pépites

Cette exposition présente les œuvres réalisées lors de sa résidence

Lire L’artiste et le principe d’incertitude, par Frédéric Emprou.

Jérémy Laffon tient à remercier chaleureusement :
Paradise, Beatrice Dacher et Michel Gerson, Magnetic Academy 44, Damien Neimad, Millefeuilles,
Bruno Persat, Elvia Teotski, ANA – Alpinistes Nantes Atlantique, Philippe Lapierre et Sebastien Dailleux, Fabien Belin, Emma Berger-Pierre, Ambre Raimbauld, Dahao Wu.

Rencontres avec l’artiste

Rencontre avec l’artiste les 15 et 16 janvier de 15h à 19h

Ouverture de voie

(ou comment aller brancher le vidéoprojecteur)

Performance de Jérémy Laffon réalisée le 13 janvier 2021 à Paradise, dans le cadre de l’exposition Les Pépites.
Durée : 2h15.

Jérémy Laffon (exposition)

Au premier abord, les œuvres de Jérémy Laffon chatouillent l’imaginaire du spectateur par un sens de l’absurde manié avec légèreté, images concises et formes simples qui explorent le potentiel évocateur de leurs éléments constitutifs : objets liés à des activités de la vie ordinaire tels que balles de ping-pong, toupies, annuaire du téléphone, pop corn, litière pour chat, chewing-gum… et autres ustensiles ou accessoires qui ne renvoient pas tant à l’univers du jeu à proprement parler que plus largement à un certain type d’activités qu’on situerait quelque part entre la catégorie des petits travaux et celle des hobbies. Qu’elles participent de la sculpture, du dessin, de l’installation, de la vidéo ou encore de l’objet, on peut déceler dans ces oeuvres l’expression d’un savoir-faire accompli dans le registre du contre-emploi, procédé qui réinvestit sur un plan matériel les ressources du paradoxe. Insistons sur ce point : la pratique de Jérémy Laffon n’est pas simplement un art du jeu de mot, qui opérerait par simple déplacement, inversion ou effet de sens, mais une poétique profondément plastique et matérialiste qui fusionne l’idée et le métier, exploitant littéralement la matière symbolique de ses ingrédients par un travail patient de transformation du matériau qu’alimente une certaine énergie du défi. La poétique de l’absurde n’est pas seulement un ressort comique, mais aussi le levier d’une dynamique créative : elle met en suspens les limites du bon sens qui déterminent communément la valeur d’un projet en fonction du rapport entre le temps, l’énergie et les compétences qu’il nécessite au regard de l’intérêt supposé du résultat obtenu.

Le détournement des matériaux implique la mise à l’épreuve de leurs limites physiques, et nous fait entrer dans le domaine de l’expérimentation avec la dimension d’incertitude, de risque et d’échec qu’elle suppose. Elle implique un investissement effectif dans le temps du processus…

Camille Videcoq

Rencontre avec l’artiste

Vernissage