Hippolyte Hentgen

Hippolyte Hentgen est un duo d’artistes françaises composé de Gaëlle Hippolyte (1977) et Lina Hentgen (1980).

Bleue Vapeur

Depuis maintenant plus d’une quinzaine d’années, Hippolyte Hentgen n’a de cesse d’investir un réservoir d’imageries, d’iconographies et de collages, en élaborant des versions élargies et en constante redéfinition d’une pratique du dessin. Rencontre et réunion de Gaëlle Hippolyte et Lina Hentgen, Hippolyte Hentgen tient à la fois de l’atelier siamois, de l’entité et de l’unité de production à quatre mains. Créature fictive à l’identité floue et ambigüe, jouant du neutre comme du pluriel, brouillant les cartes quant à la notion d’auteur/autrice, Hippolyte Hentgen s’appréhende comme un laboratoire de formes qui se distingue par cette considération du territoire du dessin, selon un mode expansif et nomade, empirique et intuitif. Marque du caractère proliférant de ses représentations, les productions du binôme mêlent greffes, glissements et autres télescopages réjouissants qui participent d’un vaste upcycling baroque, revisitant un répertoire iconique allant de la culture populaire à l’histoire de l’art, du cartoon au modernisme, de l’underground au esthétiques folkloriques. Manière d’enquêter par la bande sur la question des registres, une historiographie des signes et de son industrialisation de masse, les œuvres des deux artistes conjuguent horizontalité des sources et des confections, sur fond d’updating de styles et de leurs multiples variations, au moyen de peintures murales, spectacle, installations…

Extrait de HH, portrait de l’artiste en figure trouble
Frédéric Emprou

Vernissage

Two parts together

À l’inverse de ce qu’un rapide regard pourrait donner à percevoir des œuvres de Hippolyte Hentgen – disons leur virtuosité –, ce qui frappe, lorsqu’on les examine attentivement, c’est leur ambition : une singulière utopie visuelle, fondée sur un désir de partage d’images précieusement collectées. Les sources graphiques, venues pour la plupart de la culture dite populaire (cartoon, dessins d’humour, motifs abstractisants de tissus ou de papiers peints, documents de vulgarisation scientifique, cartes postales illustrées), ont une vertu performative assurément exploitées avec brio par Hippolyte Hentgen, mais leur entreprise apparaît d’une autre nature que le collage, le photomontage ou le détournement tels qu’ils ont été abondamment pratiqués depuis plus d’un siècle. Ce a quoi nous assistons avec Hippolyte Hentgen ressemble davantage à une sorte de créolisation des images, comme on le dit d’une langue.

Extrait de Sunday in Kyoto
Arnaud Labelle-Rojoux

Ouverture en présence des artistes

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