Florence Voisin
Je me réveille une nuit au son des pneus qui crissent sur le parking du supermarché d’en face.
J’éprouve le temps de l’insomnie, j’entends le monde, les sons quotidiens du côté rue.
Des gens passent à toute heure de la nuit. Ils viennent prendre de l’essence : “veuillez retirer votre carte avant d’aller vous servir”.
Qui sont ces personnes qui font parler l’automate ? Où vont-elles ? Comment se dessinent leurs espaces sonores alors que je reste à ma fenêtre à pester contre les embouteillages qui commencent à huit heures ? Qu’est-ce qu’elles entendent que je n’entends pas ?
Je cherche le silence pour retrouver le sommeil, mais l’idée de l’atteindre me fait tellement peur que ça m’empêche de dormir.