Marielle Chabal

Née en 1988 à Paris.
Vit et travaille à Paris.

THE BIG PICTURE OU L’ART AUGMENTÉ

S’il n’en avait tenu qu’à elle, un train à grande vitesse, portant sur ses flancs « POÉSIE DU TRANSIBÉRIEN », transpercerait probablement l’espace au-dessus de nos têtes, tandis qu’une chorale de trois cents enfants aveugles entamerait une version disco de L’Hymne à la joie face à un troupeau génétiquement modifié de gnous translucides. Autrement dit, Marielle Chabal aime voir les choses en grand.

« Voir en grand » n’est pas, bien sûr, qu’une affaire de taille. Cela désigne d’abord un certain rapport entre le tout et la partie. Marielle ne marche pas à la pièce. La pièce n’est pas son unité. Elle n’est d’ailleurs que de manière contrainte ou fortuite la fabricatrice de ses œuvres et croit très petitement à la main de l’artiste. La pièce ne vaut jamais, chez elle, que reprise, amplifiée, discutée par un réseau complexe de significations. Et seul compte ce réseau en dernière instance car il porte en lui l’image véritable de son ambition : the big picture.

Cette image élargie, éclatée, ne tient ni du délire de grandeur (sa texture est plus fantasmatique que délirante), ni de l’œuvre d’art totale (son développement contredit toute visée synthétique). Elle s’inscrit plutôt dans une pensée du raccordement généralisé, aléatoire, ou à l’algorithme secret, comme ses puissants moteurs de recherche qui nous rapportent, diligemment tressés dans une même page, l’objet demandé et ses commentaires, homonymes, parodies, etc. Ne pas croire ainsi que ce texte, et la personne de son signataire, soient extérieurs à l’œuvre, dans la position ordinaire du surplomb critique. Ils en font partie dès la commande. Ils participent de sa réalité augmentée au même titre, mais dans un autre branchement, que statistiques, faits divers ou références artistiques.

Dans ce barnum bariolé et sans issue, on pourrait ne percevoir à son tour qu’un énième avatar du cynisme contemporain. On aurait tort cependant. Car il ne s’agit jamais ici de rabattre simplement, d’un coup sec, une chose sur une autre (Dan Graham sur le Queen, Duchamp sur Marcel). Mais de célébrer a contrario sous les formes les plus diverses, incongrues et spectaculaires, l’ivresse des écarts et des connexions : de l’art aux sciences en franchissant (hourra !) le paysagisme, l’apocalypse, la céramique et le divertissement. Dans ce sens, c’est moins Diogène qu’il faut imaginer que Google joyeux.

Telle est Marielle Chabal en juin 2012. Depuis sa chambre, elle contemple le chaos informationnel du monde et s’y retrouve, magiquement translatée, en Maître de Cérémonie. Il est possible que sa posture s’infléchisse au fil du temps, que son travail plie en partie sous le poids du réel. Mais, pour l’instant, elle tient sa ligne. MC = MC, c’est l’équation de sa jeunesse.

Patrice Blouin

POOL !

Cette exposition, épilogue de la résidence de Marielle Chabal à Paradise de septembre 2013 à mars 2014, marque la sortie de son roman : Les lignes du loop, en vente à la galerie au prix de 10 euros.
Le vernissage sera l’occasion d’une séance de dédicaces.

Séance de dédicace

  • Finissage
  • Rencontre

Les lignes du loop, roman de Marielle Chabal écrit au cours de sa résidence à Paradise de septembre 2013 à mars 2014, est en vente à la galerie au prix de 10 euros.
Le dernier jour de l’exposition POOL !, qui a marqué la sortie du roman, sera l’occasion d’une séance de dédicace.

Vernissage

À l’occasion du vernissage de POOL !, différents événements (performatifs et sonores) se sont déroulés dans une scénographie à l’image du roman – Les lignes du loop – principalement dans le SOUND GARDEN proposé par l’artiste Lucas Grandin.
Le vernissage s’est continué par une soirée électro, ponctuée de performances.

A Big Hunk O'Love

Pour sa résidence, Marielle Chabal a décidé de réunir un ensemble d’artistes à l’intérieur de son projet.
Cette première exposition est le prologue de sa résidence. C’est également le lancement de BLINDUSX, un fanzine d’anticipation pour 2030.
Le temps de sa résidence, Marielle va mettre en place tout un dispositif qui prendra la forme d’une installation avec pour épilogue la sortie de son roman.

A Big Hunk O’Love a reçu le soutien de :

Évènement CMT

La galerie est devenue, le temps d’une soirée, le CMT (Centre de la météorite Tryompta). Au CMT, il y avait ce soir là, le lancement d’un fanzine : BLINDUSX. Nous étions en 2030, dans un musée déserté où trônait une météorite de sept mètres de haut.