Loreto Martínez Troncoso

  • ES

Voilà ma bio, en quelques lignes comme on me l’a déjà demandée :

1978 née…; 1999 départ… boursée par… travaille avec…; 2000 félicitée par…; 2001 intervient dans… sélectionnée dans…; 2002 félicitée par… achetée par… pistonnée par… au… vidéo-projectée dans…; 2003 considérée comme artiste française par… pour… annoncée comme « one-woman-show » pour… vidéo-installée dans…collabore avec…; 2004 mange des pattes de poule… collabore avec…  participe à… considérée comme « artiste qui travaille sur » pour… par… contactée par… fait une lecture dans le cadre du…; 2005 carte blanche au… « recommandée » comme artiste « digne du plus grand intérêt » par… pour… candidature => retenue, proposition pour… refusée par… considérée « politiquement pas correcte » par… fait partie de l’expo… s’autoprésente comme  « conformiste » et ne performe pas dans le festival x où elle est présentée comme « France », boursée par… pour…; 2006 participe comme « jeune artiste galicienne » à… refusée au Salon du Jardin et de l’aménagement de l’extérieur… striptease à…, à… et à…; 2007 tue une mouche dans le cadre de… devient  une « vidéo-projection » dans… se In-présente à… se protocole à…; 2008 part Sur la route… sa parole compte ou ne compte pas à… parle en boucle pendant exactement 3 mois et 7 jours au… se mediumnise et « montre une vision pessimiste de la vie »1 pendant… se shownise in… et annonce que la prochaine fois fera une comédie. Est considérée comme « création de genre en Galice » au… perd sa bouche au…; 2009 annoncée comme « artiste atypique […] promet de savoureuses surprises » à… (se) documente et (se) registre à la première personne à… en finit finalement avec (?)… rêve… (et) fait une « —…bonne performance pour un dimanche » au… et une conférence « —…optimiste! » avec…, comme un seul homme ou… un homme seul, au… finit avec… au… ne fait pas une comédie… et, oui, quelque chose de spectaculaire à deux au… la ferme (?) à… parle avec son/le silence dans… ensorcelle culinairement avec… il y a quelque chose qui l’affecte et elle a besoin de réagir depuis… entre autres.

Loreto Martínez Troncoso

1- El País, sábado 21 junio 2008.

 

en el… la ferme (?) en la…, habla con su silencio en el…,  brujea culinariamente con…, hay algo que le afecta y necesita reaccionar desde…, entre otras cosas.

Archives #7 - Records of the Paradise

Un dispositif et une installation créé par Antonin Gerson avec France Frites, Eva Gerson & Martin Mérand, Loreto Martinez Troncoso, Kuamen, Joël Hubaut, Graham Dunning & Sam Underwood, Cécile Aurégan, Dela Savelli, TRISTARZ, Aneth Penny & Morld, Yves Remords, Rodgers & Tremble, Magicien Windows.

Pendant une période de six mois, Records of the Paradise a invité une dizaine d’artistes plasticien·ne·s pour des micro-résidences de huit à dix jours. Chacun·e de ces artistes aborde une dimension sonore dans sa pratique à travers la performance, la poésie et la musique.

Les artistes ont produit une performance, un projet en direct à la fin de leur micro-résidence. Records of the Paradise a gravé des éditions limitées de disques vinyles.

Pendant leur résidence, les artistes ont créé des œuvres d’art : dessins, peintures, photos, vidéos… pour des pochettes de vinyles (multiples ou collector), des enregistrements, des vidéos et des photos. Ces œuvres prendront place dans l’installation Records of the Paradise jusqu’à la fin du mois de juillet.

Souffle(s) ! – Records of the Paradise

Loreto Martínez Troncoso, résidente en 2014, a été invitée dans le cycle de micro-résidences Records of the Paradise, à l’occasion des dix ans de Paradise.

[ Y me cuesta formular estas palabras, como cuando una tiene un buen nudo en la garganta ].

( chuchoté ) : N’importe comment mais agir !

« Oui, ça fait quelque temps, le silence s’était installé dans ma gorge, à force d’une bouche fermée ; aujourd’hui, il s’installe, à force d’une bouche bée. Et encore il reste les narines, que diraient mes narines si elles se mettaient à parler ? »

( hurlements rauques ) : ¡Arde! ¡Quema! Queima!

[ Y me imagino este 1 de abril con viento, rozando, acariciándonos, atravesándonos la piel… ]

Temps.

Avec souffle, j’intitule ou appelle — et c’est peut-être un appel — ce moment… et avec un point d’exclamation de son verbe souffler : Souffle !

Marseille, 21 mars 2023

Performance

…desde el amor.

Cette exposition présente le travail réalisé par Loreto Martinez Troncoso lors de sa résidence à Paradise de novembre 2013 à mars 2014.

Cette exposition finira le samedi 15 mars 2014 par une opérette …desde el amor

…desde el amor. a reçu le soutien de :

…desde el amor. (opérette)

Paradise présente une opérette d’un soir

Cette opérette a été réalisée par Loreto Martínez Troncoso lors de sa résidence à Paradise de novembre 2013 à mars 2014.

Cette opérette a été écrite, composée et sera interprétée par :
Loreto Martínez Troncoso
En collaboration avec :
Mélodie Blaison, Antonin Gerson, Eva Gerson, Pierre Giquel, Pauline Gompertz, Edouard Leboulch, Clément Perrain et Les Durs À Cuivre.

Ce projet a reçu le soutien de la commission de la Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques.
Remerciements pour le prêt de matériel à David Rolland chorégraphe, la galerie RDV.

…desde el amor. (opérette) a reçu le soutien de :

Vernissage

Tu entends ce que j'écoute ?

Cette exposition présente le travail des deux artistes en résidence à Paradise jusqu’en mars 2014.

 

Edurne Rubio

Comment atteindre ce qui n’est pas là, ce qui n’est plus là?
À quel distance est l’absence? À combien de pas est-elle?
Comment écouter une image?
Je suis sûre d’avoir entendu ces chiens même si ça fait 50 ans qu’ils sont morts.
Oui, sûrement c’est plus une question de temps que d’espace…

Edurne est en résidence à partir du mois de novembre 2013 jusqu’en mars 2014.
Elle exposera le travail réalisé lors de sa résidence au mois d’avril 2014.

 

Loreto Martínez Troncoso

Paradise, 14 novembre 2013

Chèr·e·s lectrices, lecteurs,

(Aujourd’hui, je peux dire que) Ça fait presque douze ans que je parle et que je travaille avec et autour de la parole. De l’acte, de l’envie, de la difficulté et de la nécessité de dire.

Né d’une rencontre avec une langue qui n’est pas la mienne, mon travail a pris la forme de prise de parole, à un moment et dans un lieu donné. Parole qui essaie de suivre le cheminement d’une pensée, de sa dérive… Parole qui trace la nécessité et l’impossibilité d’une saisie… Des « prises de parole » toujours dirigées à un « vous », « vous qui êtes là, ici et maintenant ». Un vous « qui est venu ici pour voir quelque chose ou… ». Une parole adressée à un destinateur (et une situation) qui donne le ton et la couleur/chaleur de ce qui est, dit…

– Mais quelle place reste-t-il possible pour la parole ?

Ces paroles apparaissaient dans des contextes, des moments transitoires ou non attendus. Comment être là où on n’attend pas… Et si être, comment être de la façon qu’on n’attend pas ? Ces contextes, ces situations ont été les déclencheurs de ces paroles et généraient la plus part de leur contenu.

Une fois là, ici et maintenant, j’ai commencé à parler de l’envie de ne plus être là. Peut-être par une fatigue ou par (une installation d’une) habitude. Peut-être par le désir d’un autre devenir… Oui. C’est à partir de ce moment là, de cette prise de conscience, que j’ai commencé à parler de l’envie et/ou même nécessité de partir et de s’écarter. « De se sentir… lejos de todo. De se perdre… »

(petit temps…)

Petit à petit… cette parole a quitté (l’adresse à) son destinateur jusqu’à soliloquer, dans l’attente, d’un « autre ». Monologuer à son entourage ou se parler à soi-même jusqu’à presque se taire.

(silence)

Oui, aujourd’hui, après ce presque douze ans que je parle ­– paroles publiques, adressées… paroles enregistrées, destinées à… – je me demande qui est ce « je » qui parle, quelles sont et d’où viennent « ces voix » du je qui parle. Qu’est-ce qu’elles disent et qu’est-ce qu’elles taisent. Qu’est-ce qu’elles taisent en disant et qu’est-ce qu’elles disent en se taisant. Paroles silencieuses et/ou silenciées…(1)

Et au-delà des mots, c’est quoi qui parle, au-delà des mots ?

[ à suivre ]

____________
(1) Au silence. Ça pourrait être un beau titre. Oh, silence !

Loreto Martínez Troncoso est en résidence à partir du mois de novembre 2013 jusqu’en janvier 2014.
Elle exposera le travail réalisé lors de sa résidence au mois de février 2014.

Vernissage